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Le Vietnam au fil de l'eau
16 février 2020

La vie trépidante de Saïgon

Circulation en heure de pointe !Etouffante, bruyante, trépidante... Ho Chi Minh Ville, que tout le monde continue à appeler Saïgon ne se laisse pas apprivoiser facilement. La première impression n'a pas été vraiment enthousiasmante. Entre les trottoirs encombrés et les avenues où circulent plus de 8 millions de scooters, tout déplacement dans la ville devient un vrai parcours du combattant, d'autant plus que les transports en commun sont quasiment inexistants. Mais après quelques jours, on a pu en découvrir les charmes et choisir nos itinéraires pour éviter le bruit et la fureur des grands axes. Il y a même des quartiers calmes, aux belles maisons avec jardins, des parcs, pas assez nombreux c'est sûr, où les habitants viennent tôt le matin  ou après le travail, pratiquer les arts martiaux, le qi gong, le volley, le basket...

Rue dans un quartier populaire de Saïgon

Notre hôtel familial "Chez Khanh" est à environ deux kilomètres du centre historique. On peut donc relier à pied tous les principaux centres d'intérêt et c'est ce qu'on fera tout au long de notre séjour.
Le premier matin, on part donc à pied, plan en main. Le début du trajet n'est pas très agréable avec ses trottoirs congestionnés et sales, mais c'est tout de même intéressant d'observer toute l'animation de la rue : on y mange de la soupe (c'est encore l'heure du petit-déj) assis à des tables d'enfants, on y cuisine sur les pas de porte, on y vend à même le sol des fruits et légumes ou toutes sortes de babioles. Puis, après avoir traversé le quartier d'affaires, à proximité de la célèbre tour futuriste Bitexco, on débouche sur l'emblématique Rue Catinat. Cette rue que tous les colons français ont bien connue et que Sophie, qui en a entendu parler maintes fois par ses parents, tient absolument à arpenter dans toute sa longueur ! Elle s'appelle désormais Dhong Khoï et les plus beaux hôtels de l'époque coloniale, après une restauration somptueuse, y ont retrouvé toute leur splendeur. On en visite quelques uns (Le Majestic, Le Caravelle), pour le fun et pour la vue depuis leur terrasse. La visite est gratuite, mais le café est à 4 € tout de même (100 000 dongs). Des panneaux entiers de photos en noir et blanc rappellent la grandeur des temps passés.

Hall de la Grande Poste avec Oncle Ho (au fond)

A mi-parcours de la rue, se trouve l'Opéra, fraîchement ravalé dans un blanc éclatant. Fermé pour cause de coronavirus. Un peu plus loin, la Poste, elle, est ouverte et elle ne désemplit pas. On y vient surtout pour l'admirer et prendre des photos, mais très peu pour des opérations postales. Et pourtant, on peut s'y asseoir à de grandes tables pour y faire son courrier. Avec sa forme allongée et son plafond en voûte, elle a un petit air de famille avec Central Station à New-York. Tout près, se trouve la cathédrale en brique rouge. Fermée elle aussi !
L'après-midi, on continue à sillonner la ville à pied. Après les longues avenues ombragées du quartier des ambassades, la visite du musée vétuste et étouffant de La femme vietnamienne, on cherche en vain le lycée de Marguerite Duras, avant de faire une pause dans l'un des plus grands parcs de la ville, le Tao Dan park. On est en train d'y démonter les installations de la fête du Têt et c'est difficile d'y trouver un endroit accueillant. Heureusement, dans la petite librairie française, à deux pas de là, l'accueil est très sympathique. Mais il nous reste à affronter la circulation frénétique des fins de journée pour rejoindre enfin notre hôtel, fourbus et transpirants.
On revient, quelques jours plus tard à Saïgon et cette deuxième fois, la ville nous paraît moins hostile. C'est un dimanche après-midi et même si certains commerces restent ouverts, la plupart sont tout de même fermés et surtout la circulation y est beaucoup plus tranquille. On passe l'après-midi au muséee des Beaux-arts, réparti sur trois bâtiments de l'époque coloniale. Beaucoup de peintures et de sculptures accrochent notre regard (cf l'album Beaux-arts du blog).
Le lendemain, on visite Cholon, une ville dans la ville, majoritairement peuplée de descendants de chinois, bourdonnante d'activité, bruyante, vétuste, avec plusieurs grands marchés, dont l'immense marché alimentaire Binh Taï, un des plus grands d'Asie, selon notre guide. On y est tellement harassé par la chaleur qu'on demande à notre guide d'en écourter la visite, négligeant la rue des herbes médicinales et autres préparations de médecine traditionnelle. Mais on prend le temps de s'attarder dans deux magnifiques pagodes, lieux éminemment plus sereins !
Les jours suivants, tout nous est plus familier, à commencer par notre quartier, populaire et familial, avec sa terrasse de café, à deux pas de l'hôtel, où la serveuse nous montre d'un petit signe qu'elle nous reconnaît. On est repéré aussi à l'Usine, un café branché, qui sert de délicieux cheese-cakes. Et même au marché Ben Tham, où transitent des centaines de touristes, pas question de marchander un ao daï (tenue traditionnelle), avec la vendeuse qui nous a refusé une ristourne deux jours plus tôt. Et surtout, on peut se balader sans plan, oser prendre de plus petites rues à l'écart du trafic, sans craindre de se perdre pour, le nez en l'air, mieux découvrir la ville.

L'Hôtel de ville et son esplanade idéale pour les promenades de nuit

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